“ Je suis arrivée dans ce jeu de quilles comme un boulet de canon, tête la première, pas de corps aligné, des neurones survoltés, une euphorie sensorielle sans limite (…) Modèle dispersé, gratuitement mis au monde par besoin de casser la mécanique culturelle. ” 

Babouillec, écrivaine autiste sans paroles, « Algorithme éponyme ». 

La danse des tarentules est une invitation à détricoter la barrière de la norme pour se glisser entre les mailles, et rencontrer celles et ceux qui perçoivent le monde autrement. Comment entrer en résonance avec celle ou celui qui semble si différent de nous ? Et quand les mots ne sont pas là pour se déchiffrer l’un.e l’autre ? Comment deviner ce que perçoit celui qui entend avec sa peau ? Celle pour qui les limites de son propre corps sont mouvantes ou indéfinies ? 

Pour aller à la rencontre de ces autres manières de percevoir, notre totem viendra du monde animal : la tarentule tissera pour nous, sur un air de tarentelle, une passerelle au-delà de la norme. Avec sa drôle de symétrie circulaire : une ronde de pattes et de paires d’yeux … Elle apparait comme le symbole des multiples possibilités avec lesquelles sentir, écouter, se relier au monde. Se réconcilier aussi. 

Avec ses outils, l’image rétroprojetée, l’ombre, le chant et la parole, le Collectif Maw Maw nous invite à nous plonger tout.es entier.es dans d’autres modes de fonctionnement cognitif, à déployer la palette de perceptions qui sommeille en nous, pour mieux nourrir l’élan, la curiosité de l’autre, le désir d’inventer des langages qui nous relient.